Israël en Égypte: Étude Sur Un Oratorio De G.F. Hændel

Nonfiction, Religion & Spirituality, New Age, History, Fiction & Literature
Cover of the book Israël en Égypte: Étude Sur Un Oratorio De G.F. Hændel by Maurice Bouchor, Library of Alexandria
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Maurice Bouchor ISBN: 9781465556189
Publisher: Library of Alexandria Publication: March 8, 2015
Imprint: Language: French
Author: Maurice Bouchor
ISBN: 9781465556189
Publisher: Library of Alexandria
Publication: March 8, 2015
Imprint:
Language: French
Croyez-moi, Baille, prenons l'habitude de retourner dans cette hospitalière ville de Bâle, où il nous est permis de nous laver de toutes les turpitudes contemporaines qui nous écoeurent dans l'un de ces grands fleuves de la musique, Bach ou Hændel, larges et sereins comme le fleuve des Amazones, sacrés comme le Gange et purifiants comme lui. Ne disons pas trop de mal de Wagner: contentons-nous d'échapper, fût-ce pour quelques heures, à son influence qui n'est pas toujours bienfaisante. Entre deux auditions d'un chef-d'oeuvre riche en fugues immenses, regardons couler le Rhin, pâmons-nous devant le Saint Georges de la cathédrale ou devant le Saint Martin qui coupe en deux son manteau comme pour en revêtir pieusement un tronc d'arbre; étudions les dessins de Holbein, admirables de vie et de science, de force et de vérité; ne négligeons pas d'arroser de quelque vin rose le saumon du Rhin, les filets de féras, la tanche frite ou le fin brochet; faisons résonner discrètement, dans le silence du musée gothique, l'épinette ou le virginal; esquissons le sujet de mainte fugue de Bach sur des touches creusées par les terribles galops d'anciens pandours du clavicorde; enfin laissons-nous vivre, respirons un air paisible, perdons tout souvenir des littératures et musiques faisandées dont le parfum vaut celui de certaines cuisines parisiennes à dix-neuf sous, par les soirs d'orage qui en exaltent les miasmes. Chaque année, Baille, recommençons notre pèlerinage vers cette ville amie où les maîtres que nous vénérons le plus nous apparaissent dans leur fulgurante beauté; et redescendons lumineux de la sainte montagne, bras dessus, bras dessous, comme Moïse et Aaron, vous plein de l'esprit de Dieu, moi humble porte-parole, puisque le Seigneur m'a fait la grâce de délier ma langue et que je peux, sans balbutier trop, dire aux autres ce que j'ai profondément ressenti et verser en eux le trop-plein de mon âme.
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Croyez-moi, Baille, prenons l'habitude de retourner dans cette hospitalière ville de Bâle, où il nous est permis de nous laver de toutes les turpitudes contemporaines qui nous écoeurent dans l'un de ces grands fleuves de la musique, Bach ou Hændel, larges et sereins comme le fleuve des Amazones, sacrés comme le Gange et purifiants comme lui. Ne disons pas trop de mal de Wagner: contentons-nous d'échapper, fût-ce pour quelques heures, à son influence qui n'est pas toujours bienfaisante. Entre deux auditions d'un chef-d'oeuvre riche en fugues immenses, regardons couler le Rhin, pâmons-nous devant le Saint Georges de la cathédrale ou devant le Saint Martin qui coupe en deux son manteau comme pour en revêtir pieusement un tronc d'arbre; étudions les dessins de Holbein, admirables de vie et de science, de force et de vérité; ne négligeons pas d'arroser de quelque vin rose le saumon du Rhin, les filets de féras, la tanche frite ou le fin brochet; faisons résonner discrètement, dans le silence du musée gothique, l'épinette ou le virginal; esquissons le sujet de mainte fugue de Bach sur des touches creusées par les terribles galops d'anciens pandours du clavicorde; enfin laissons-nous vivre, respirons un air paisible, perdons tout souvenir des littératures et musiques faisandées dont le parfum vaut celui de certaines cuisines parisiennes à dix-neuf sous, par les soirs d'orage qui en exaltent les miasmes. Chaque année, Baille, recommençons notre pèlerinage vers cette ville amie où les maîtres que nous vénérons le plus nous apparaissent dans leur fulgurante beauté; et redescendons lumineux de la sainte montagne, bras dessus, bras dessous, comme Moïse et Aaron, vous plein de l'esprit de Dieu, moi humble porte-parole, puisque le Seigneur m'a fait la grâce de délier ma langue et que je peux, sans balbutier trop, dire aux autres ce que j'ai profondément ressenti et verser en eux le trop-plein de mon âme.

More books from Library of Alexandria

Cover of the book The First Two Chapters of Prolegomena to the Study of Greek Religion by Maurice Bouchor
Cover of the book Baby by Maurice Bouchor
Cover of the book Anthropological Survey in Alaska by Maurice Bouchor
Cover of the book The Texts of the White Yajurveda by Maurice Bouchor
Cover of the book Poison Island by Maurice Bouchor
Cover of the book A History of Witchcraft in England From 1558 to 1718 by Maurice Bouchor
Cover of the book Abraham Lincoln, Volume I by Maurice Bouchor
Cover of the book Masters of the English Novel: A Study of Principles and Personalities by Maurice Bouchor
Cover of the book Der Weihnachtsabend Eine Geistergeschichte by Maurice Bouchor
Cover of the book The History of the Next French Revolution by Maurice Bouchor
Cover of the book The brothers' War by Maurice Bouchor
Cover of the book Mare Nostrum by Maurice Bouchor
Cover of the book Essays on Psychology and Crime by Maurice Bouchor
Cover of the book An Account of the Danes and Norwegians in England, Scotland, and Ireland by Maurice Bouchor
Cover of the book Eugene Field: A Study in Heredity and Contradictions (Complete) by Maurice Bouchor
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy